Jeune festival trans et intersex éclot en 2023 cherche énergies vives pour continuer à pousser en 2024 !
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Après une belle et nourrissante première édition, et un peu de repos, il est temps de préparer la suivante !
Dans une aspiration auto-gestionnaire, de déconstruction des rapports de pouvoir et d’émancipation collective, on a besoin de toi, de ton énergie pour que le festival puisse exister et soit à l’image de la diversité de nos individualités. L’an dernier, lors de la première édition, une constellation a germé, fruit des temps de rencontres et d’échanges entre nous. Elle ne demande qu’à continuer de s’enrichir de diverses sensibilités, dont la tienne/votre, si l’aventure te/vous tente !
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Il y aura de nombreux espaces, représentant nos besoins, nos désirs : des bulles thématiques, chacune avec sa dynamique propre et son intelligence.
D’une édition à l’autre, l’évènement évolue et se déploie avec les personnes qui le nourrissent. A l’heure actuelle, nous avons à cœur qu’il y ait de la place où explorer nos rapports aux corps et aux sexualités queer (dans une approche sex-positive) ; des espaces d’éducation populaire, de discussion et partages d’expériences ; des ateliers participatifs, corporels ou encore artistiques ; des temps de célébration et de fête…
Nous avons un lieu : à Notre Dame des Landes, un territoire de lutte et de résistance, à côté de Nantes en France.
Nous avons du soutien : des habitant.e.s, leurs réseaux, leurs infrastructures.
Le reste est à continuer d’imaginer et construire ensemble : à nous de nous emparer du territoire et de le faire vivre de nos existences !
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Mais concrètement, quelles sont les grandes lignes que nous avons acté jusqu’ici ?
- Un festival Par et Pour les personnes Trans et intersex
Cette mixité choisie (personnes se situant sur le spectre de la transidentité, de la non-binarité ou en questionnement et intersex) se veut être un outil et non une valeur en soi. C’est à dire que si nous voulons tendre vers, ce n’est pas un absolu : nous accueillons certaines personnes se considérant comme « cis » dans le collectif, puisque nous avons aussi besoin de leur soutien. Le festival lui-même est ouvert à la mixité complète, mais avec des espaces et des activités en mixité choisie. Nous voulons par contre privilégier une représentation trans, ce qui implique que toustes les intervenant.e.s, personnes prenant la parole et montant sur scène, se mettant en valeur, ou facilitant des ateliers, soient dans le spectre trans ou intersex.
- Politisé, anti cis-stème, horizontal
Écologique, révolutionnaire, anti-patriarcal, anti-raciste, nous ne visons pas une intégration au système, mais questionnons comment le renverser et construire dès maintenant des alternatives concrètes dans nos existences.
Nous souhaitons que les participantxs au festival soient à l’image de la diversité des personnes trans ou intersex et en ce sens, nous réfléchissons à dénoncer et combattre la reproduction des oppressions systémiques dans nos milieux. Nous aimerions que le festival soit accueillant pour les personnes trans ou intersex vivant l’intersectionnalité avec d’autres oppressions (personnes racisées, neuro-atypiques, pauvres, par exemple). Enfin, nous rêvons que ce festival puisse être l’occasion de célébrer les parentalité trans ou intersex et qu’une attention particulière soit portée à l’accueil des familles et des enfants.
Par ailleurs, à la fois lors de son processus d’organisation et pendant l’événement en lui-même, « Paré.e.s Pour » s’inscrit dans une dynamique d’autogestion, misant sur l’engagement individuel de chacun.e au service d’une dynamique d’intelligence collective de co-création. Ainsi, à son échelle, le festival s’engage à déconstruire les rapports de pouvoir, déconstruction que nous souhaitons, de façon plus généralisée, voir émerger dans la société toute entière.
- Empowerment, apprentissage, émancipation
A travers le processus d’organisation, la construction technique de l’espace, sa gestion et les nombreux ateliers participatifs que nous imaginons ainsi que le partage d’outils et la mise en place d’espaces de « care », le festival se veut être un lieu de reprise en main de sa souveraineté personnelle et collective. S’émanciper ensemble, faire communauté, apprendre de nous et de la richesse de nos expériences, dans une perspective d’éducation populaire.
- Diversité des thématiques et des formats
L’une des forces de la première édition, que nous souhaitons retrouver cette année, a été la coexistence de plusieurs « cultures » : militantisme, sex-positif, éducation populaire, création artistique, etc. Ces approches pouvant se partager et se décliner dans une infinité de formats : ateliers, cercles de parole, performances, pratiques corporelles, discussions, temps plus ou moins formalisés grâce aussi à des outils de facilitation…
Si tu/vous lis/ez ce texte mais que tu/vous ne souhaite-s/z pas t’investir dans l’organisation, sache que tu/vous peux/pouvez aussi nous contacter pour proposer un atelier ou autre !
- Attention particulière portée au « care » (soin au sens large)
Nous avons à cœur de prendre pleinement en compte le fait que « Paré.e.s pour » est organisé par, et s’adresse à, des personnes potentiellement vulnérabilisées par leur vécu. A rebours de notre environnement productiviste, nous adoptons une posture radicalement axée sur le soin individuel et collectif. Cela implique que, durant la préparation du festival puis son déroulement, une attention particulière soit portée à l’état de chacaine et que les modalités d’organisation soient pensées afin que les limites, besoins, capacités d’investissement et/ou disponibilités puissent être prises en compte et respectées. L’objectif sera de trouver un juste équilibre entre les envies collectives et les limites individuelles pour que personne ne s’épuise. Il s’agit aussi durant le festival de penser des temps et des espaces de « care » pour anticiper au mieux les besoins émotionnels de toustes.
- Participatif et auto-gestionnaire
Le festival refuse de s’inscrire dans une logique de consommation (d’ateliers, de prestations, de réponses à nos besoins matériels par d’autres…), il se veut un espace de co-construction, mettant l’accent sur l’implication et la valorisation de chacun.e. L’événement fonctionne en auto-gestion : chacun.e est fortement encouragé.e à s’engager chaque jour dans la réalisation d’une tâche (« shift »), afin de contribuer à la vie collective, dans le respect de ses possibilités et de ses limites. Cela permet de retrouver du pouvoir d’action sur soi-même, de donner un sens à l’action collective, d’apprendre à faire ensemble…
Les participantxs sont également invité·es à partager leurs expériences, compétences ou connaissances, grâce à une large place laissée pour une programmation spontanée d’ateliers ou autres formats.
- Espace de célébration et de mise en lien (réseau)
L’idée même de ce festival a émergé de l’envie et du besoin de se rassembler, se retrouver et de nous montrer dans notre beauté. Nous avons en commun de vivre notre expérience du genre en marge des normes et diktats sociétaux, néanmoins nous venons tou.te.s d’horizons différents : isolement quotidien ou intégration à des réseaux de sociabilités trans/queer, vie urbaine ou rurale, santé, cultures et catégories sociales multiples… Nos identités de genre ne se vivent pas de la même manière selon nos diversités et les éventuelles oppressions intersectionnelles dont nous sommes victimes (racisme, grossophobie, validisme, etc.). Se rassembler par delà nos diversités, faire réseau, partager des ressources, créer une culture commune… nous apparaît essentiel afin de nous connaître, nous soutenir, nous sentir faire communauté, nous sentir plus fort.e.s et solidaires. Le festival se veut être un espace facilitateur de ces tissages.
- Une petite jauge
Nous aspirons à créer un moment intimiste et de qualité, mais aussi à ne pas viser trop grand et nous épuiser dans l’organisation, pour voir ce projet exister dans le temps et se reproduire l’année prochaine. La jauge se situe à 110 personnes, incluant participant.es, organisateurices, intervenant.es.